15, Avenue de l’Eglise,Commune Kimemi, Butembo, Nord Kivu, RD Congo

Qui est Newton MBUSA TEMBO KUNO ?

Newton Mbusa

Manager Général et Entrepreneur social

Biographie

Détenteur d’un diplôme de MASTER en Leadership de l’Unité de l’Ecole de Formation des Leaders de l’Unité, et de plusieurs brèves de formation effectuées en R.D.Congo, au Cameroun et aux Etats-Unis d’Amérique; Newton MBUSA TEMBO KUNO est licencié en Sciences Sociales, Politiques et Administratives à l’Université Catholique du Graben (UCG-Butembo). Il est né le 13 juillet 1979 dans la Province du Nord-Kivu en R.C. Congo. Il est expert de l’Administration Publique congolaise et Entrepreneur social. Il est formateur de la jeunesse pendant plus 20 ans dans les domaines de Leadership, Entrepreneuriat, Management et Protection de l’environnement. En outre, il est l’initiateur des plusieurs projets dont les écoles (Complexe Scolaire KUNO BAHERENIE I et II dans le Territoire de Lubero et Ville de Butembo, Collège Newton à Beni et de l’Ecole la « Grâce » à Kinshasa-Limeté) pour le compte de la CEBCA, le Centre Médical Kuno « CMK-Beni), du Projet « YAWEZEKANA » en français « c’est possible »… dans le cadre de la Fondation KUNO-BAHERENIE  dont il est le Manager General. Il est aussi Président du Comité Technique de Développement  « CTD »,  Vice-président de la Mutualité d’Epargne et de Crédit pour le Développement Economique-Social, »MEDES-RDC », et formateur de la Commission Justice et Sauvegarde de la Création « JPSC », Expert au sein du Réseaux des Parlementaires Africains contre la Corruption, « APNAC-RDC » et membre Mouvement de FOCOLARI Kinshasa-Brazaville. Entre le 26 Avril et 21 Mai 2024, il a participé au Programme de Leadership Visiteurs Infernaux (IVLP) aux Etats-Unis sur la transparence et la redevabilité dans la gestion du gouvernement où il a visité Washington DC, la capitale Fédérale, et 7 Etats d’Amérique dont Virginie, Maryland , Iowa, Nebraska, Arizona, New-Mexico et Texas.

II. Parcours

Les espoirs et l’idée d’entreprendre

La volonté manifeste qui motive la création de la FO. KU-BA fut le contexte socio-politique de la R.D. Congo caractérisé par l’absence d’une politique d’encadrement de la jeunesse. Notre jeune enfance était aussi nourrie par ce désespoir.

Entre l’âge de 10 et 25 ans, nous avons connu la chance d’être scolarisé et de vivre comme tout autre jeune de notre génération qui rêvait avoir un emploi rémunérateur. Cependant, le contexte scolaire de notre pays et l’absence de volonté du pouvoir public d’améliorer le vécu des citoyens, nous avons réalisé que l’espoir pour la jeunesse est de former les entrepreneurs. En effet, l’investissement de l’autorité publique dans les infrastructures de base est insuffisant voire absent, aussi que dans la création de l’emploi, l’éducation et les services de santé. En R.D. Congo, entre 2005 et 2012, le taux de chômage était passé de 49,6 à 54,0%.

 Néanmoins, à 11 ans, au début des années 1990 suite aux interventions de notre père biologique dans les associations de développement et d’entraide mutuelle, nous avions constaté que les problèmes sociaux (le chômage, la santé et l’éducation pour tous) gangrenaient des villes et des campagnes de notre pays.

Pour pallier, tant soi peu, à ce phénomène, nous nous sommes investis dans la sensibilisation de la population en application de technique « Cinéma Village » où nous montrions par une projection sur un drap attaché sur deux poteaux en bois les images reflétant les misères de la jeunesse. Cette aventure contribuant à la prise de conscience des jeunes, à la nécessité d’étude pour améliorer l’avenir.

C’est dans cette optique que notre père décida de nous envoyer à Butembo, un centre urbain situé à environ 100 km de notre village natal pour y poursuivre les études primaires à l’école primaire Vutetsi où nous avons obtenu le certificat d’études primaires en 1993 puis peu de temps l’école secondaire avant de fréquenter l’Université dans la même ville.

  1. Initiatives commerciales (Entrepreneur commercial)

En 16 ans, les charges liées à notre scolarité deviennent lourdes pour la famille. Delà, nous avons décidé d’y contribuer par nos petits bénéfices générés de la vente des produits pétroliers (essence, kérosène et mazout « gasoil »). Cette activité nous l’avions créée avec un capital initial de 30$ américains. Nous avons décidé de nommer cette entreprise « Établissement KUNO » et l’installer à l’époque dans la maison familiale sise sur le n°02 Boulevard Mwalimu, Commune de Mususa, Ville de Butembo.

Soulignons qu’à cette période, notre terrain d’action (Quartier)  ne comptait pas des stations d’essence et il fallait parcourir des distances importantes pour s’approvisionner en produits pétroliers.

Fonctionnant dans l’informel, l’« Etablissement KUNO » n’avait pas l’autorisation de fonctionner, mais l’ampleur de nos activités facilitera d’entrer en contact avec les hommes d’affaires de l’agglomération. Les rendements de cette activité nous permettront de mettre fin aux problèmes financiers de scolarité. En 1999, nous avons obtenu notre diplôme d’État. Deux ans, plus tard, nous sommes parvenus à acheter notre première parcelle et y construire 5 ans plus tard notre première résidence.

En 2015, l’Etablissement KUNO a ouvert ses portes à Kinshasa avec .Il intervient dans le volet transport, tourisme et transfert divers.

Dans le cadre de l’intervention sociale, alors que nous avions 18 ans, avec nos amis Katembo Bwakyanazi et Kakule Karauli nous avons décidé de créer une association de jeunes dénommée « A.J.PRO.SO » (Association des Jeunes pour le Progrès Social) que nous avons eu l’honneur de présider pendant 5 ans tout juste après sa création. Elle avait comme objectifs de :

  • Développer chez les jeunes l’esprit d’auto-prise en charge ;
  • Initier les jeunes aux travaux communautaires (salongo) en vue de développer leur esprit patriotique ;
  • Renforcer la formation professionnelle dans le secteur agro-pastoral et artisanal (coupe et couture, menuiserie) …

Dans le domaine de l’agriculture, chaque jeune a été à mesure d’entretenir un jardin pour les cultures maraichères : tomates, amarantes, aubergines… et de pratiquer l’élevage de petit bétail surtout des lapins et des cobayes suite à leur rentabilité et productivité rapide.

La formation pratique collective s’effectuait souvent dans des espaces agricoles que nous avions dénommé « JARDINS PILOTES » aménagés par l’association dans chaque quartier de la ville. Les récoltes suppléaient aux divers frais scolaires et autres besoins des membres de l’association qui étaient en majorité étudiants. C’était pour nous une réussite de vivre nos rêves.

La stratégie du travail reposait sur l’éducation diffuse à travers les chaînes de radios locales, les séances mensuelles de sensibilisation et les formations hebdomadaires très régulières. Les formateurs étaient sélectionnés parmi les jeunes leaders par rapport au degré des connaissances théoriques et pratiques qu’ils possédaient et le sens d’intégrité.

 Sous notre modeste direction, au bout de 3 ans, l’A.J.PRO.SO était devenue l’association des jeunes la plus influente de la région. Elle encadrait en elle seule plus de 800 membres adhérents dans divers secteurs. En conséquence, les services provinciaux de la jeunesse et des affaires sociales avaient enregistré autours des années 2010, une centaines d’associations qui naissent de l’A.J.PRO.SO.

En 25 ans, tout juste après nos études universitaires à l’Université Catholique du Graben « U.C.G », nous avons été recruté sur concours au poste d’animateur superviseur du projet « enfants séparés et abandonnés » au sein de l’ONG internationale Word Vision programme de Congo Est-Beni pour un contrat de 12 mois renouvelables.

En 2006, après l’expiration de notre contrat avec Word Vision International, le comité de gestion de la société commerciale « Graben Cargo International[1] », nous sollicite pour assurer le poste de Directeur d’Agence de Kinshasa-R.D. Congo.

En 2013, à Kinshasa, motivé par l’esprit social, nous avons créé une mutualité dénommée « Mutualité d’Epargne et de Crédit pour le développement Economico-Sociale, MEDES en sigle », une initiative de 50 personnes conscientes des dégradations de leur situation socio-économique. Au cours de la première assemblée de cette mutualité nous avons été élus Vice-Président.

L’objectif poursuivi est de renforcer les capacités financières en créant une caisse commune d’épargne et de crédit, mais aussi de promouvoir l’assistance sociale surtout entre les membres. Pour y arriver nous nous sommes dit, chaque membre doit contribuer mensuellement 10$ américains pour la « Caisse verte » c’est-à-dire caisse épargne et 3$ américains pour la caisse dite « Caisse rouge » destinée à couvrir les charges sociales. Nos statuts prévoient que la cotisation, à cette dernière, est non remboursable car elle nous permet d’assister les membres en cas de circonstances heureuses comme malheureuses : naissance, mariage, de maladie, de deuil… par contre, la caisse verte fonctionne à l’instar d’une micro finance.

Au bout d’une année, la mutualité a constitué de réserves qui permettent à un nombre la possibilité de s’emprunter un montant de 1000$ américains à rembourser avec intérêts par tranche pour une période de 5 mois.

Après une année et demie tout change radicalement dans la MEDES. Voici ce qui s’est passé. Les paroles de notre père Eseli Kasereka Mukanirwa, nous revinrent à l’esprit : « vous pouvez acquérir des immeubles propres en vous dans la grande ville de Kinshasa au lieu d’y rester locataire éternel si vous le voulez bien ». Mukanirwa avait constaté que dans des grandes villes beaucoup de gens travaillent uniquement pour la survie et se limitent là.

Cela veut dire que : « vous avez beaucoup de capacités pour être compté parmi les plus grands et peut-être même devenir les meilleurs des propriétaires fonciers de la ville capitale. C’était l’occasion, pour nous, de nous rappeler de Zig Ziglar qui dit que les gens atteindront le sommet s’ils se mettent vraiment à l’œuvre avec un peu plus de confiance. Heureusement nous avions pris Mukanirwa et Ziglar au pied de la lettre et commençons à nous voir propriétaires des immeubles en ville.

A l’issue de l’Assemblée Générale extraordinaire de la mutualité, notre modeste personne a été désignée à la tête d’une commission ad hoc car ses membres étaient convaincus que nous avions la vision et les capacités nécessaires pour réussir cette lourde responsabilité de trouver les parcelles pour tous les membres des mutualités.

Avec notre ami et cher membre Jean Bosco Paluku Binakosa, nous avons sillonné pendant 3 mois sur une moto personnelle les terres vacantes dans les périphéries de la ville. Grâce à l’orientation de Kamitoze Kambale Musumba, nous avons fini par localiser un terrain de 3 hectares dans la localité de Mbekana, quartier Kimweza à 25 kilomètres du centre-ville de Kinshasa. L’achat de ce terrain a été réalisé suite à une cotisation spéciale des membres, supplée par la caisse rouge de la mutualité.

En 2015, l’Assemblée Générale adopta à l’unanimité la décision de morcellement du terrain à 50 portions en raison d’une parcelle urbanisée de 20 mètres carrés par membre.

Pendant les deux années qui ont suivi le morcellement, beaucoup des choses ont changé. Mbekana est devenu le centre d’intérêt de plusieurs personnes de notre génération. La plupart de membres de la MEDES y investissent sérieusement. Ils ont, à ce jour, des grandes étendues de terrains au-delà la parcelle acquise grâce à la mutualité. Notre rêve est de rendre Mbekana un quartier moderne de la ville de Kinshasa.

Entre 2015 et 2019, toujours à Kinshasa, nous avons été sollicités par les fidèles de la Communauté Baptiste au Centre de l’Afrique, CBCA, de coordonner le Comité Technique de Développement « CTD » et de se joindre à l’équipe de la Commission Justice, Paix et Sauvegarde de la Création « JPSC » de la paroisse de Kinshasa où nous sommes chargés de la formation des formateurs sur les questions liées à la paix, justice et protection de l’environnement.

Toutefois, il faut noter que dans le cadre du CTD nous avons créé « l’Ecole la Grace » à Kinshasa dans la Commune  de limeté pour le Compte de la Communauté Baptiste au centre d’Afrique. La Grace est une école chrétienne ayant vision de former la jeunesse qui sera utile à la fois à Dieu et à la société.

Notons que la JPSC est un service de la Communauté CBCA ayant pour mission de promouvoir la résolution pacifique des conflits, les droits humains, la bonne gouvernance et la protection de l’environnement en vue de transformer les chrétiens pour en faire les artisans de la paix. Son origine remonte des Assemblées du Conseil Œcuménique des Eglises « COE », entre 1983 et 1991, consacrant des résolutions qui obligent les Eglises membres à s’engager publiquement et à agir ensemble pour faire face aux menaces pesant sur la vie dans les domaines de la justice, de la paix et de la sauvegarde de la création en vue d’instaurer une société juste et fiable.

Notre engagement de travailler avec le peuple se renouvelle davantage grâce aux enseignements reçus pendant deux ans à l’Ecole Supérieure de Formation des Leaders de l’Unité, ECOFORLEADERS. Une occasion, pour nous, d’être à contact avec les cadres hautement spécialisés en technique de production des leaders et en technique de facilitation et de résolution des conflits.

Les objectifs spécifiques de cette école consistent à offrir aux institutions nationales et internationales des Cadres techniquement informés et préparés dans le savoir prévenir, à gérer et à résoudre les éventuels conflits au sein des institutions et d’offrir, d’ici 10 ans, à la R.D. Congo, à l’Afrique et à l’ONU, au moins 1000 Cadres rassembleurs spécialisés, non-tribalistes et non-corruptibles.

Lors de l’installation des nouvelles municipalités en 1998, nous avons participé activement à la campagne électorale des nouveaux bourgmestres ; à l’issue de laquelle Monsieur Kasereka Syavulivwa Colibri a été élu Bourgmestre de notre Commune « Mususa ». Malheureusement, ce il fut assassiné dans à domicile deux ans plus tard. Cette mort tragique créa de bouleversement dans notre façon de concevoir et de comprendre le monde politique et administratif.

 En 2000, à notre grande surprise, en 21 ans, nous sommes élus à l’unanimité comme premier Chef de quartier Vulema (entité administrative de base d’environ 10 000 habitants) après le déclassement de la localité coutumière. Nous avons été obligés de cumuler les études et les fonctions de chef de quartier. Grâce au soutien de nos administrés nous sommes parvenues à mettre sur pied un plan d’assainissement du quartier, procéder à des réconciliations en cas des problèmes (fonciers conjugaux…)  Et à instaurer des dispositifs sécuritaires contre les ennemis du quartier.

Notre engagement dans le développement du quartier ainsi que notre réputation de leader de la jeunesse nous porte au poste du Président du Comité de Développent au niveau de la commune. Avec l’appui, en matériel de l’ONG international Agro Action Allemande (AAA) et l’apport financier de la population locale, nous sommes parvenus à réhabiliter des avenues, à construire des ponts-caniveaux, à ravitailler la population en eau potable par la construction de bornes fontaines publiques, etc.

Il n’a pas été facile, pour nous de cumuler le poste de Président de l’AJPROSO, du Chef de quartier, de Président du Comité de développement de la commune et le poste d’Animateur Superviseur chez Word vision, ce qui nous a poussé à démissionner au poste de Chef du quartier et du Président de l’AJPROSO pour être remplacé, dans les deux cas, par les Secrétaires.

Animés par la vision de l’intérêt général, nous avons été aussi disposés 2 ans plus tard au poste de Directeur de la société Graben Cargo international et adhéré au « MSR » (Mouvement Social pour le Renouveau), un parti politique qui rassemble les paysans. Rapidement, nous avons été nommés Secrétaire Fédéral de Commune Mususa, municipalité que nous avions gérée à l’époque en qualité de Président de comité du développement.

Du 20 au 21 juillet 2010 à Goma, chef-lieu de la Province du Nord-Kivu, nous avons participé à la première Convention provinciale du parti, MSR, une occasion pour entrer à contact avec les Hauts Cadres du parti. Le résultat de ce contact est notre nomination, le 03 septembre 2010, par le Ministre National de la Fonction Publique de l’époque. Monsieur Dieudonné Upira Sunguma Kangimbi au poste de Conseiller dans son Cabinet politique, poste que nous conservons jusqu’à 2021.

En tant qu’activiste au profit du peuple, notre intervention a consisté à débloquer les dossiers administratifs et financiers des agents et fonctionnaires de l’Etat ayant fait longtemps dans la file d’attente. On peut dénombrer plus de 20 000 fonctionnaires admis sous statut par l’Etat congolais et plus de milliers d’autres payés par le trésor public.

Ce récit intervient pour vous stimuler de partir de là où vous êtes pour faire des grandes choses pour les autres. Vous aurez contribué activement à votre épanouissement social et implicitement financier.


[1] GRABEN CARGO INTERNATIONAL : est une société à responsabilité limitée, créée en 2006 par 18 hommes d’affaires congolais dans le but de faciliter et d’améliorer les conditions de transport aérien et maritime lors des opérations commerciales d’import et export. Son siège social est établi à Butembo.

Autres publications